Comment négocier son salaire et ses conditions quand on est junior ?

Si vous venez d’entrer sur le marché du travail dans le secteur automobile, peut-être avez-vous du mal à déterminer votre valeur et à négocier vos conditions. Nous avons donc rencontré une experte en RH pour vous guider !

Intégrer le marché du travail, même en contexte de pénurie de main-d’œuvre, ce n’est pas toujours facile. On se pose plein de questions, on veut faire ses preuves et acquérir de l’expérience. Mais on veut aussi être pris au sérieux et ne pas se faire avoir. 

Selon une étude menée par l’agence Robert Half, seulement 33% des Canadiens avaient en 2019 négocié leurs conditions salariales suite à leur dernière offre d’emploi. De l’autre côté de la médaille, l’étude a aussi révélé que 65% des employeurs s’attendaient à ce que les candidats négocient leur salaire.

Ces statistiques ne mentent pas ! Les employeurs sont plus ouverts aux négociations qu’on ne le pense, que celles-ci aient lieu avec des jeunes fraîchement diplômés d’un DEP en mécanique automobile, ou bien avec des spécialistes en crédit automobile qui ont une ou deux années d’expérience à leur actif. 

La professionnelle en ressources humaines, formatrice et conférencière bien connue des médias Annie Boilard, à la tête du Réseau d’Annie RH, a justement quelques bons trucs à vous donner en la matière.

Offre et contre-offre à l’embauche

Même si ce n’est pas une étape obligatoire du processus d’embauche, négocier votre salaire peut vous rapporter gros dans le secteur automobile, croit la spécialiste. 

« Lorsqu’on passe ses premières entrevues, il faut s’attendre à devoir partager ses attentes salariales, dit Mme Boilard. Si on est complètement dans le néant, on peut laisser l’employeur faire le premier pas et suggérer un salaire. »

Par contre, si l’employeur vous fait une offre, l’experte vous conseille de revenir avec une contre-offre pour légèrement améliorer vos conditions, « sans dépasser les limites et compliquer les négociations ».

De manière générale, les employeurs sont chargés de suivre des grilles salariales, notamment dans les moyennes et grandes entreprises. Ils disposent toutefois, la plupart du temps, d’une marge de manœuvre pour chaque nouveau salarié. Donc, le but des négociations est moins d’obtenir le meilleur salaire au monde, mais de viser l’intérieur de cette marge avec son offre ou sa contre-offre. 

Attention, également ! Les négociations lors d’une embauche ne se résument pas seulement au salaire. Comme Annie Boilard le souligne : « On peut négocier pour avoir plus de journées de vacances, de la flexibilité horaire, pour le remboursement de certaines dépenses comme nos déplacements au travail, et même pour des dépenses d’études si on souhaite retourner aux études et mettre à jour ses connaissances. »

Les avantages sociaux et accessoires font effectivement désormais partie intégrante des discussions avec les employeurs. Assurances collectives, participation à des REER, télémédecine, télétravail, activités de formation, loisirs corporatifs… Une panoplie de choses peuvent faire pencher la balance pour un employeur plutôt qu’un autre.

Augmentations salariales une fois en poste

La règle d’or est selon Annie Boilard toujours la même en ce qui concerne les négociations de salaire suite à l’embauche : au moins une fois par année. Vous ne devez cependant pas vous attendre à un énorme changement sur vos chèques de paie.

« En ce moment, malgré la forte tendance inflationniste, on devrait demander une augmentation de l’ordre de 4% à 5%. Si on essaie d’aller chercher plus, on peut passer pour une personne avec un gros égo, ce qui peut nous desservir ou même nous faire perdre notre emploi. »

Mais ne vous inquiétez pas ! De nombreux outils et ressources en ligne existent pour vous aider à déterminer une augmentation de salaire raisonnable. Par exemple, Randstad sort chaque année un guide salarial de plus de 800 pages couvrant toutes les industries et tous les types de postes, secteur automobile compris, pour chaque province canadienne.

Mme Boilard ajoute qu’il faut bien sûr mériter son augmentation de salaire. « Cette année, l’inflation a grimpé de 4%, dit-elle. Et lorsqu’on regarde l’augmentation moyenne des salaires, elle se situe elle aussi autour de 4%. Donc, si on veut justifier une augmentation dépassant l’inflation, il faut se démarquer dans son travail et gravir les échelons, il n’y a pas de secret ! »

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