Mécanique automobile : un secteur en pleine effervescence!

Le virage de l’automobile électrique est amorcé, et avec lui, une transformation profonde du métier de mécanicien automobile. Un spécialiste du secteur nous explique les perspectives d’emploi dans ce secteur.

On ne peut plus y échapper : l’industrie automobile du futur sera électrique. En fait, comme l’a annoncé le ministre de l’Environnement Benoit Charrette, il sera interdit de vendre des véhicules neufs à essence au Québec dès 2035.

Qu’est-ce que cela change pour les mécaniciens automobiles? « Tout! s’exclame Frank Tonon, directeur de la qualification et de la formation au Comité paritaire de l’industrie des services automobiles (CPA) de Montréal. Si je retourne dans les années 1970, une voiture, c’était de la mécanique pure. Mais tout a changé aujourd’hui. Les systèmes sont devenus complexes et évoluent très rapidement. »

La nouvelle réalité technologique des mécaniciens

Lorsqu’on regarde un véhicule, il nous semble changer lentement, puisque certains modèles phare durent des années. « En vérité, chaque modèle connaît différentes générations, et ses systèmes peuvent changer plusieurs fois par an. Donc, quand on est mécanicien, il faut savoir s’adapter très rapidement », explique M. Tonon.

L’expert cite en exemple un simple changement d’huile, qui s’accompagne aujourd’hui d’une reprogrammation du tableau de bord : « C’est la même chose quand on intervient sur une pédale d’accélérateur. Avant, elle était reliée directement au moteur, alors que maintenant, elle est connectée avec un ordinateur qui gère de plus en plus de choses dans le véhicule. »

Transmission et injection automatiques, système de GPS ou bluetooth, capteurs multiples (on en compte 55 juste pour le moteur de certaines voitures). Pour se lancer aujourd’hui dans le domaine de la mécanique automobile, les connaissances relatives aux systèmes à combustion ne suffisent plus. 

« Pour faire une analogie, ce n’est pas comme allumer un interrupteur, il faut comprendre comment il s’allume, indique M. Tonon. On s’est éloignés du visible et du concret, pour se tourner vers l’invisible et le cognitif. Tout ou presque nécessite des mesures, de lire des plans, de faire des analyses. »

Le mécanicien automobile d’aujourd’hui doit donc maîtriser des notions d’électricité, d’électronique et d’informatique pour être en mesure de travailler adéquatement. Et cela sera encore plus le cas au fil des prochaines années et de l’avancée des technologies dans le domaine automobile.

Une formation essentielle à une belle carrière

Aux yeux de Franck Tonon, qui a lui-même travaillé à titre de mécanicien, puis de contremaître, de formateur indépendant et de directeur technique pour des manufacturiers, il est inimaginable de se passer de formation avant de commencer ce métier. 

« J’en suis un bon exemple, puisque je n’ai jamais cessé de me former moi-même! s’exclame-t-il. Et selon moi, le DEP en mécanique automobile, c’est le passeport parfait pour une carrière dans ce secteur. Tout part de là. » 

Amateur d’images, l’expert compare d’ailleurs le DEP à une semence de tomate qu’on plante, mais dont il faut comprendre la nature pour qu’elle pousse correctement. Et s’il reconnaît qu’à une époque, on choisissait parfois la mécanique automobile à défaut d’autre chose, il sait par expérience qu’on peut avoir un avenir très prospère dans cette profession. 

« Avec les modèles de voitures qui changent rapidement, les personnes avec un DEP ont un temps d’avance sur leurs collègues non formés. Cela leur ouvre aussi plein de portes vers d’autres branches, comme celles que j’ai choisies. Il y a tellement d’ouverture dans l’industrie, il faut en profiter! »

Et lorsqu’on connaît les salaires de plus en plus attirants dans ce secteur, ainsi que les avantages sociaux associés, on se dit qu’effectivement, suivre une formation publique pour devenir un mécanicien ou une mécanicienne automobile, c’est un choix payant. Message lancé!

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