L’histoire du turbo

Le turbocompresseur est aujourd’hui très répandu sur le marché des voitures neuves à essence. Pourtant, ce n’était pas le cas il y a encore une dizaine d’années. Alors, pourquoi les turbocompresseurs sont-ils aujourd’hui aussi répandus ? Et d’où viennent-ils ? 

La naissance du turbochargeur

C’est en 1905 qu’un ingénieur suisse, le Dr Alfred Büchi, a déposé un brevet pour sécuriser sa nouvelle technologie en développement : le turbocompresseur. 

À l’origine, M. Büchi souhaitait attaquer le marché des bateaux qui, à l’époque, étaient propulsés par de gigantesques moteurs au diésel développant au-delà de 1000 C.V. chacun. L’ingénieur souhaitait en créer de plus efficaces et moins énergivores. 

Finalement, l’industrie nautique n’a pas voulu de cette technologie prometteuse. Mais l’industrie aéronautique, oui ! Elle a été la première à mettre au banc d’essai les turbochargeurs et à les utiliser lors de l’assemblage d’avions en France et aux États-Unis.

Toutefois, l’invention du Dr. Büchi cherchait encore un marché plus concret. C’est ce qui est arrivé à partir de 1923, lorsque la firme suisse spécialisé en génie électrique Brown Boveri a débuté le développement de leur propre turbocompresseur, le VT402 (un turbochargeur couplé à un moteur 4 temps). Ce dernier est aujourd’hui reconnu comme le premier turbocompresseur moderne. 

Différentes industries ont profité de cette avancée. La compagnie allemande Vulkan a livér en 1926 deux bateaux utilisant des moteurs turbocompressés dont le développement avait été supervisé par le Dr. Büchi lui-même. Le secteur de l’aviation s’est aussi emparé de cette technologie, que l’on a implantée dans de nombreux bombardiers et avions de chasse de la Seconde Guerre mondiale 

Il a malgré tout fallu encore attendre quelques années de plus avant de voir les turbocompresseurs apparaître dans les voitures de monsieur et madame tout le monde.

L’arrivée du turbochargeur dans les voitures

C’est en 1936 que John Clifford Garrett a fondé son entreprise spécialisée dans le développement de turbocompresseurs. Une compagnie toujours en exercice aujourd’hui et célèbre parmi les fans de mécanique automobile.

À l’époque, M. Garrett mettait au point des moteurs destinés à être installés dans des avions. En 1954, il a cependant décidé de séparer ses équipes d’ingénieurs en deux : une pour l’aviation, l’autre pour le secteur automobile. 

Durant les années 1960, GM a commercialisé quelques modèles munis d’un système de turbocompresseur, mais ils n’étaient pas encore assez fiables, si bien que GM les a retirés des concessionnaires. Par contre, les années 1970 ont été beaucoup plus productives. Dès 1973, la crise du pétrole a poussé plusieurs constructeurs à développer des moteurs plus efficaces et moins gourmands en essence. C’est aussi durant cette décennie que les écuries de Formule 1 ont commencé à utiliser des turbochargeurs pour leur aspect compact et pour alléger le poids du moteur.

En 1978, Mercedes-Benz a commercialisé le tout premier véhicule passager équipé d’un moteur turbocompressé, La Mercedes 300SD. Par la suite, aux cours des années 1980 et 1990, les turbocompresseurs ont eu la cote auprès des constructeurs, du public et de la communauté du “tuning” automobile, ravie de toutes les modifications mécaniques rendues possibles.

Dans les années 2000, les gros moteurs atmosphériques ont fait leur retour sur le marché. Mais ce ne fut que de courte durée, car 10 ans plus tard, l’industrie a généralisé l’installation de turbocompresseurs dans la majorité des véhicules à essence modernes.

Finalement, bien que le turbocompresseur soit une technologie développée il y a plus de 100 ans, elle est encore considérée aujourd’hui comme le summum pour permettre aux véhicules à essence d’être plus écoénergétiques et plus puissants. Étonnant, n’est-ce pas ? 

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